Recueil de Plumes
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 Fragment(s) – De l'aube à la fin des temps ?

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AuteurMessage
Kazhnuz
Plume Novice
Kazhnuz


Messages : 33
Date d'inscription : 21/01/2015
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Fragment(s) – De l'aube à la fin des temps ? Empty
MessageSujet: Fragment(s) – De l'aube à la fin des temps ?   Fragment(s) – De l'aube à la fin des temps ? I_icon40Dim 25 Jan 2015 - 14:54

« Redémarrer la simulation.
*Redémarrage du simulateur.
Attention : Redémarrer le simulateur effacera toute histoire inachevée.
Continuer ? (O/n) : O
*Chargement… [TERMINÉ]
*Ouverture d'un monde vide.
ERREUR : Des données inconnues sont apparues.
Ignorer ? (O/n) : O
*Simulation de la génération de matière… [TERMINÉ]


Lancer l'histoire.
*Lancement d'une nouvelle histoire.
*Chargement du narrateur… »

Je vis enfin… ou à nouveau ? Autour de moi disparaissent les longs fils argentés des histoires écrites qui ne sont plus, et naissent les longs fils d'or de celles à venir. Les lignes temporelles se forment, croissent et finalement disparaissent. Je me ris de voir ces simples séries d’événements, mais qui deviennent bien plus dès qu'on regarde les symboles. Il est temps pour moi d'annoncer l'ouverture du jeu.

Que l'histoire commence !

Fragment(s)

De l'aube à la fin des temps ?


L'imagination est la source de tout, elle est ce qui fait se mouvoir l'homme, elle est ce qui lui donne la force de créer de quoi changer ce qu'il imagine être son destin. L'imagination est la porte vers les futurs possibles, elle est la véritable force créatrice des mondes.

Elle fait naître les univers, les fait vivre, puis les tue.


Prologue – L'orgueil d'un faux démiurge.


Le néant n'avait pas de couleur. On avait toujours tendance à l'imaginer noir, mais en fait, le noir même était trop coloré pour être ce qui emplissait le néant. Le monde n'était même pas un vide immense, puisque le vide nécessitait des dimensions. Le monde était. C'était la seule chose qu'on pouvait dire sur lui. Il avait été initialisé, mais n'avait pas encore de contenu… Enfin, « encore », le temps même n'existait pas. Un instant de néant infiniment grand, mais aussi infiniment petit. Il était toutes les contradictions, et à l'intérieur un seul être existait : moi. Je ne vis que pour décrire, pour dire ce qui se passe, et j'étais l'unique chose qui emplissait ce monde. J'étais forcé de vivre une chute infinie sans espace et une attente infinie sans temps… Le narrateur peut-être intemporel et immatériel, mais ici ce n'était qu'à cause des contraintes du monde qui me contenait. Un monde plein de rien. Tout ce qui existait de lui était ces quelques lignes, quelques lettres monochromes sur un fond… N'était-ce pas un triste début, un début dans le néant, dans le « rien » absolu ?

Bienvenue dans cette nouvelle dont je ne suis pas le héros, je ne suis que le narrateur, et dès qu'il y aura quelque chose, je serais votre guide. Humble serviteur de l'auteur, je suis l'interface qui vous lie à lui, et celui qui vous narrera les récits dont il crée les causes et les conséquences. Je suis le tout-puissant qui fait naître toutes les actions par sa parole, mais qui ne dit que ce que mon maître décide. Je suis celui dont l’œil n'a nulle limite autre que celle que mon maître décide. Celui qui est partout où mon maître décide. Une omnipotence enchaînée, une omniscience aveuglée et une omniprésence en cage. Ma vie est celle fastidieuse d'un dieu tout-puissant mais sans liberté. Je serais vos yeux et vos oreilles. Je serais tout ce que vous saurez des personnages. Au fond, je serais tout aussi libre qu'eux, juste un peu plus puissant.

Ma chute continue, et rien d'autre ne m'est sensible dans cette descente dans des abîmes inexistantes que ma propre voix. Je serai tout, tout cet univers, mais je ne serais aussi rien, qu'un moyen d'y accéder.

Nous allons peut-être passer un moment ensemble.

« 1/3 : Chargement du contenu du monde. »

Tout devient blanc. Comme une feuille de papier vierge.

Le chargement est terminé, ce que vous avez vu est ce qui se passe avant que vous lisiez chaque récit, non pas avant ce que vivent les personnages, mais avant ce que vous vivez. Vous venez de voir le grand secret, le monde naît quand vous le lisez et meurt quand vous cessez, peut-être êtes-vous aussi un dieu sur les univers que vous lisez. L'encre construit tous ces univers, l'encre fera naître toutes les vies de ce monde, mais elle est aussi la plus cruelle des destructrices. Il n'en tient qu'à la volonté du créateur que de détruire ce qu'il a construit. Que de plus rapide que quelques lignes pour ôter la vie d'un personnage... Qu'il est simple d'interrompre la progression dans les esprits d'une personnalité interprétée. Il vivra toujours quelque part, dit-on... Mais sur le papier figé, il est mort, et ce à jamais. De simples mots terminent la vie d'un être créé. Ou la vie même d'un univers. L'auteur peut choisir de provoquer la fin du monde, de tout plonger dans le néant... Et alors meurt ce qu'il a fait naître… Et si le texte est oublié, c'est à jamais qu'il est mort.

Mais si le texte reste dans les mémoires, alors il devient immortel, et à jamais des mots entonnés, des écrits peuvent le faire revivre. À jamais de nouveaux écrits pourront refaire vivre cet univers, changer les faits ou les continuer. Telle est la prophétie des mondes créés : « Seul l'oubli est mort, et le souvenir est vie. »


Les paroles raisonnaient dans l'infini d'un monde vide, creux. Les dimensions étaient nées, le temps aussi. Était-ce moi qui avais dit tout ça ? Il semblerait que je n'avais pas le droit de le savoir. Les premières terres naquirent dans cet univers irréel, dans cet espace de fiction. Tout n'était que choix d'un esprit, tout était fixé. La seule contingence, la seule chose imprévisible était l'esprit de l'Auteur. Douce mégalomanie qui peut naître chez celui qui devient auteur et qui s'aperçoit de son pouvoir. Mais alors même qu'il pense tout créer, ignore-t-il qu'au final, il ne fait que s'inspirer de ce qu'il connaît ? Qu'il n'est qu'une source de reproduction, un vecteur de copie et non le début d'un monde qui n'a rien à voir avec tout ce qui existait ?

Ainsi ces terres qui naissaient n'étaient toujours que ce que l'auteur pouvait imaginer, ainsi même les couleurs les plus exotiques que ciel pouvait prendre restaient dans le spectre des couleurs imaginables. Les planètes en rotation qui naissaient partout dans cet univers restaient toujours produit de l'expérience. S'en apercevait-il ? Je ne vois plus de planète. Et je sais qu'il n'y en a plus. C'est désormais un monde sans astre, oui, qu'il imagine grâce aux légendes qu'il a lues. Ces montagnes dont je te montre la naissance, il les a tirées de quelque chose. Et il est même encore moins créateur tout puissant qu'il pense être : ces forêts, ces plaines, ces rivières, ce sont celles de ton monde.

Les terres sont construites mais restent vides. C'est un décor creux qui a été fait, celui d'un film. Un monde sans rien. Sans humains donc sans personnages. Nous sommes seuls, tu sais. Nous sommes seuls dans cette immensité, il n'y a pas d'autres personnages. Parce que toi aussi, à ta manière, tu es un personnage. Le plus fascinant de tous, si tu me permets cette familiarité. Tu es peut-être le seul qui t'échappera de ce monde. Qui pourra en découvrir d'autre. Lecteur, tu es le passeur des mondes, le voyageur des univers. Peut-être en construis-tu toi aussi, même ! Peut-être que tu es comme lui, peut-être que tu crées de mes semblables ! Peut-être que tu t'amuses de ma naïveté, naïveté que tu sais que je n'ai pas choisi et qui me vient de quelqu'un d'autre… Lecteur, tu pénètres dans un monde, dont tu seras le seul qui sortira… Tu es le seul être libre d'être ici. Ces terres, elles sont fixées. Nous n'aurons aucun pouvoir de nous-même dessus… Mais toi, tu pourras les quitter. Ce monde que tu as vu se former est notre éternelle prison, mais pas la tienne. J'aimerais bien voir un autre personnage comme toi, une autre figure extérieur.

« Chargement des personnages… [TERMINÉ]
Chargements des civilisations et des situations… [TERMINÉ]
Construction de la backstory… [TERMINÉ] »

Ah, les voilà enfin. Tu les vois, tous ces hommes ? Ils ne sont que des points, une foule mentionné en masse… Ils n'ont pas de nom, il ne sont que des données quelconques. Des ombres, qui n'ont pas le moindre choix, et même pas le droit d'être mis en avant. Pourtant, il est insinué qu'ils ont eu des vies… Qu'ils sont nés, qu'ils ont pleuré, qu'ils ont ri, qu'ils ont vécu l'amour, qu'ils se sont reproduits, qu'ils ont souffert, qu'ils sont morts. Tous ces hommes sans importance sont comme les figurants d'un film. Ils existent, mais sans véritablement exister dans l'histoire. Ils ne sont qu'insinués. Ce ne sont même pas des personnages. Des sortes de conditions de possibilité de l'histoire, constamment présupposées, mais jamais véritablement observées.

Ces hommes ont tous été uniques, mais sont tous semblables. Ils sont interchangeables, parce qu'ils ne sont tous désignés que par « être humain ». Ils se sont entre-tués, ils se sont aimés. À chaque fois qu'ils se tuaient, ils étaient leur propre victime. À chaque fois qu'ils s'aimaient, ils s'offraient le bonheur à eux-même. Tous la même entité, qui a vécu et n'a pas vécu à la fois… Des êtres de l'entre-deux, des êtres de la frontière… De la frontière entre le personnage et le décor. Ces hommes ont marché, ces hommes sont tombés, ces hommes se sont parfois relevés. Ces hommes se sont constitués en civilisations et en peuples. Les noms et les langues sont divers, les coutumes et les croyances variées. Ils ont petit à petit changé durant cette longue histoire. Mais tu la vis en accéléré, tellement accéléré que tu ne peux véritablement voir les détails, que ce soit voir les hommes un par un ou les époques une par une. Tu ne fais que cligner des yeux, et une civilisation est détruite. C'est comme si le décor avait prit vie pour se transformer.

Tu vois que tout se ralentit. Devant toi est une civilisation moderne. Celle à laquelle tu appartiens sûrement, d'ailleurs, vu que c'est presque celle de l'auteur. Une civilisation qui a toute une histoire, qui est insinuée, mais qui n'existe pas véritablement, même pas dans la tête de l'auteur.

Le décor physique et humain est posé. Il est temps de passer à la suite. Je ne dirais pas « après vous » : Ce serait un mensonge, puisque je te précède toujours…

« Création de la situation initiale… [TERMINÉ] »

Dans cette fiction, un choix de l'auteur a été fait, un choix qui se rependra dans sa création comme un virus. Faire savoir aux personnages leur statut de personnages. Ce savoir, cette simple information emplira ce monde, et apparaîtra dans l'esprit des personnages. Ce sera un virus-savoir qui emplira ce monde, qui réécrira peut-être à jamais les relations des individus qui vivent ici. En effet, peut-on vivre de la même manière si on apprend qu'on est que simple personnage ? L'accepteront-ils ? Ou refuseront-il l'information donnée par ce virus ?

Mais cette information sera donnée, dans un coin de leur tête au moins. À tous, au même moment. Ils apprendront qu'ils sont création d'un être qui choisit tout pour eux. Même leurs pensées ne sont que des choix de l'écrivain. Ils n'ont aucun libre-arbitre. Ce n'est plus la liberté des hommes face à un dieu puisque leur liberté même est réduite à néant. L'écrivain est-il vain et se prend-il pour un dieu ? Mais à partir du moment où on parle de cet auteur, cet auteur est-il vraiment l'auteur ? Ou est-il une image, une projection ? Ou même un personnage ? Qui qu'il soit, je vous dis, il possède le pouvoir dont rêve tous les tyrans, le pouvoir absolu. Chaque situation est de son fait, en tout cas sur ce qui est né dans ce monde. Telle est la règle ici : le créateur a le pouvoir sur sa création.

Mais trêve de longs discours et de spéculations métaphysiques sur ce monde. Il est temps de commencer notre petite expérience.

« Démarrage de l'histoire. »

Le signal était lancé, le virus allait pouvoir se propager.


Dernière édition par Kazh le Mer 28 Jan 2015 - 13:50, édité 1 fois (Raison : Corrections)
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