Un court rappel et très rapide sur les figures de style basé sur mes anciens cours de français et le site Etudes Littéraires. Les figures sont très nombreuses et je n'ai mis que celles qui sont générales.
Les figures de style
*Qu'est-ce qu'une figure de style ?Une figure de style est un procédé qui agit sur la langue couramment utilisée pour créer un effet rythmique ou jouant sur la sonorité, la ponctuation ou les mots de la langue française. Pour être plus clair, c'est une manière de s'exprimer qui s'écarte du langage habituel.
*Son utilité ?Dans le langage courant, elle n'en a pratiquement aucune (pourtant, certaines figures de style sont employées oralement sans le savoir). Certains auteurs l'utilisent aussi bien dans la prose que dans la poésie.
*Les types de figures de style°Figures d'amplificationGradation : succession ordonnée de termes ou de sentiments. On parle de gradation ascendante lorsque les termes sont de plus en plus forts et de gradation descendante lorsque les termes sont de plus en plus faibles.
Exemple : «
Va, cours, vole, et nous
venge. » Corneille, Le Cid, acte I, scène V
Hyperbole : figure de style qui consiste à exagérer une expression. Elle est aussi bien utilisée à l'oral qu'à l'écrit.
Exemple : dire ce qu'on a répété
mille fois une phrase alors que nous l'avions dit plusieurs fois (sans aller jusqu'à mille)
°Figures d'analogieAllégorie : représentation d’une idée abstraite par une image, souvent par un être vivant. C'est dans le domaine de la peinture que l'on remarque très souvent des allégories.
Exemple d'allégorie sur tableau :
La Liberté guidant le peuple français (1830), huile sur toile d'Eugène Delacroix
Marianne (au centre) est l'allégorie de la liberté et de la future République française.
Exemple d'allégorie en littérature :
« Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.
Elle allait à grands pas moissonnant et fauchant,
Noir squelette laissant passer le crépuscule. » Victor Hugo, Les Contemplations, Livre IV, Mors
Cette description est l'allégorie la plus couramment connue de la mort.
Comparaison : figure de style rapprochant deux idées ou deux objets (ou un objet et une idée). La comparaison comprend toujours au moins deux termes (un comparé et un comparant). Une comparaison doit comporter un terme comparant (comme, tel, semblable à, pareil à, ainsi que, de même que, etc.).
Exemple : Ses cheveux sont
noires comme l'ébène.
Métaphore : figure de style qui consiste à désigner un objet ou une idée par un mot qui convient pour un autre objet ou une autre idée habituelle. Elle est semblable à la comparaison sauf que la métaphore n'utilise pas de termes comparatifs.
Exemple : « Ma jeunesse ne fut qu'un
ténébreux orage » Baudelaire, L’Ennemi
Personnification : figure de style qui donne à des entités abstraites (ou à des objets) des traits de comportement propres aux êtres humains.
Exemple : « Je vis les
arbres s'éloigner en agitant leurs bras désespérés » Marcel Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs
°Figures d’atténuationEuphémisme : figure de style qui consiste à employer une expression plus adoucie (ou un mot) pour évoquer une idée désagréable, triste ou brutale.
Exemple : Dire que quelqu'un nous a quitté au lieu de dire que la personne est morte.
Litote : figure d’atténuation qui consiste à dire moins pour suggérer davantage. À la différence de l’euphémisme, la litote renforce l’information.
Exemple : « Va, je
ne te hais
point. » (« Je t’aime. ») Corneille, Le Cid, acte III, scène 4
°Figures de constructionAnacoluthe : figure de construction qui consiste à créer une rupture dans la syntaxe d'une phrase. Cette rupture provoque généralement un effet de surprise.
Exemple : « Vous voulez que ce Dieu vous comble de bienfaits
Et ne l’aimer jamais ? » Racine, Athalie, I, 4.
Anaphore : figure de style qui consiste à répéter un même mot ou une expression au début d’un vers, d’une phrase ou d’une proposition.
Exemple : «
Puisque le juste est dans l'abîme,
Puisqu'on donne le sceptre au crime,
Puisque tous les droits sont trahis,
Puisque les plus fiers restent mornes,
Puisqu'on affiche au coin des bornes
Le déshonneur de mon pays... » Victor Hugo, Les Châtiments, Livre deuxième, V : Puisque le juste est dans l'abîme
Anastrophe : inversion de l’ordre habituel des mots. On retrouve généralement ce procédé dans la poésie.
Exemple : «
Étroits sont les vaisseaux, étroite notre couche.
Immense l’étendue des eaux, plus vaste notre empire
Aux chambres closes du désir. » Saint-John Perse, Amers, Strophe
Asyndète : figure de construction qui consiste à supprimer les mots de coordination (et, mais, or, ou, etc.) dans une juxtaposition, créant un effet spontané.
Exemple : « Le lait tombe ;
adieu veau, vache, cochon, couvée » La Fontaine, La Laitière et le Pot au lait
Parallélisme : procédé de répétition et de construction qui consiste à faire une reprise syntaxique en reprenant une certaine structure.
Exemple : « Mon cheval sera la joie
Ton cheval sera l'amour » Victor Hugo, La Légende des siècles, Les Chevaliers errants, Éviradnus, XI : Un peu de musique
Zeugma : procédé qui regroupe un mot ou plusieurs mots mélangeant objets et idées abstraites.
Exemple : « Vêtu de
probité candide et de
lin blanc » Victor Hugo, Booz endormi
°Figures de sonoritéAllitération : répétition d’un son identique. Il est généralement employé pour la répétition de consonnes.
Exemple : « Pour qui
sont
ces
serpents qui
sifflent
sur vos têtes ? » Racine, Andromaque, Acte V, Scène 5
Assonance : répétition d’un son identique. Il est généralement employé pour la répétition de voyelles.
Exemple : « Je fais souv
ent ce rêve étr
ange et pénétr
ant » Paul Verlaine, Poèmes saturniens, Melancholia :VI Mon rêve familier
Paronomase : procédé qui consiste à rapprocher des mots comportant des sonorités semblables mais qui ont des sens différents. Utilisé dans le langage courant.
Exemple : l'expression « Qui se res
semble s’as
semble. »
°Figures d’oppositionAntiphrase : procédé qui exprime une idée par son contraire avec une ironie clairement sous-entendue.
Exemple : « Quel temps magnifique ! » pour dire que la pluie est agaçante.
Antithèse : procédé qui consiste à rapprocher, dans le même énoncé, deux pensées, deux expressions, deux mots opposés pour mettre en valeur un contraste fort.
Exemple : « Je
vis, je
meurs ; je me brûle et me noie » Louise Labé, Anciens poètes de France (1556)
Chiasme : figure de style qui consiste à disposer les termes de manière croisée (du grec χιασμός : khiasmós ) suivant la structure
AB /
BA.
Exemple : « La
neige fait au
nord ce qu'au
sud fait le
sable. » Victor Hugo
Oxymore : figure de style qui consiste à réunir deux termes de sens contraires à l’intérieur d’un même groupe de mots.
Exemple : « [...]Porte le
Soleil noir de la Mélancolie. » Gérard de Nerval, El desdichado
°Figures de substitutionMétonymie : procédé qui consiste à remplacer un mot par un autre mot qui entretient avec le premier un rapport logique, par exemple un objet par sa matière, un contenu par son contenant.
Exemple : « Nous avons bu une excellente
bouteille.» La bouteille (contenant) désigne le vin (contenu).
Périphrase : figure de style qui consiste à remplacer un mot par sa définition ou par une expression plus longue, mais équivalente.
Exemple : «
Celui qui gouverne ce pays m'a demandé de t'appeler. » («
Le roi m'a demandé de t'appeler »)