Émulation ~

Science-fiction ; Action ; Une pincée de romance et d'humour

Émulation (n.f) : Sentiment de compétition, de rivalité. Terme informatique qui signifie la substitution d'un élément.  

Les deux hommes se penchaient dangereusement sur le rebord du toit de l'immeuble. Ils ôtèrent leurs cagoules pour mieux apercevoir le fond de la ruelle. Le plus âgé se tourna vers son compagnon après quelques minutes d'observation, établissant le constat à l'aide d'une logique implacable, digne d'un des plus grands savants de ce monde.

« On ne voit rien chef, il fait trop sombre en bas... Mais elle n'a pas pu survivre à une chute pareille, c'est carrément impossible ! »

L'interpellé ne répondit pas immédiatement, l'air pensif, grattant du bout de son index sa barbe de trois jours.

« Il doit bien y avoir une cinquantaine d'étages entre elle et nous actuellement... » finit-il par dire. « Je préférerais vérifier par précaution, mais la vue de corps démembrés ne m'enchante pas plus que ça. Tu as sans doute raison. Viens, allons faire notre rapport à l'impératrice. »

Le sbire se releva le premier, exécutant les ordres de son chef, alors que ce dernier jetait un dernier coup d'œil vers le bas de l'immeuble, par sécurité. Ils repartirent bien vite, ayant mené à bien leur mission. Du moins, c'est ce qu'ils pensaient.

La ruelle était sombre et silencieuse. Véritable dépotoir de gravas et d'ordures, elle ne semblait pas fréquentée, ou tout du moins, pas fréquemment. Un rire sonore raisonnait pourtant entre les murs étroits qui formaient l'impasse. Une jeune femme aux cheveux roux se tenait là, avachie sur un monceau d'immondices comme si on l'y avait jeté avec une rare violence, se massant les tempes en riant. Ses yeux vert émeraude toisaient sans relâche le dernier étage de l'immense gratte-ciel qui se dressait devant elle.

« Bande de cons... » lâcha t-elle finalement avec un sourire moqueur. « J'en ai rien à foutre de votre impératrice et de ce qu'elle me veut, la seule qui me fait peur, c'est la gardienne de l'orphelinat qui va me passer un foutu savon vu l'heure à laquelle je vais rentrer... »

Elle se releva et s'épousseta sans se presser, jetant un œil sur les alentours. Il semblait que les environs soient totalement déserts ; elle se fraya alors un chemin à travers les détritus et la poussière pour rentrer, rassurée que personne n'ait rien vu. Du moins, c'était ce qu'elle pensait.

En effet, les humains n'étaient pas infaillibles, malgré les progrès de la science et le fait que certains d'entre eux ne puissent pas être totalement désignés comme tels.